2004 est né dans des conditions proches de 1996: même été incertain, même arrière saison privilégiée, mêmes vendanges pluvieuses… mais la pluie de la dernière heure ne modifie pas le corps du vin, ni n’affaiblit ses muscles; elle enlève juste un peu de gras, ce qui affine d’ailleurs la silhouette. Château Margaux 2004 est donc un grand classique. Son nez est d’une grande finesse et surtout d’une très grande pureté; dans cette combinaison subtile d’arômes floraux, fruités et épicés, tout est là mais rien ne domine. En bouche, la trame tannique est tendue, serrée, fine et tendre ; il se dégage de ce vin une impression d’équilibre, de précision, de pureté et de fraîcheur si caractéristiques des grands millésimes. Il en a en plus cette grâce aérienne qui n’appartient qu’aux plus grands Margaux. On peut dès à présent commencer à le boire même si un très bel avenir lui est promis. (Octobre 2018)
Margaux
Conditions Climatiques
Après un débourrement assez tardif, le printemps a été frais et plutôt sec. Puis les températures sont remontées vers la fin du mois de mai, tandis que commençait à s'installer une sécheresse précoce et durable. En conséquence, la floraison a été rapide et la nouaison parfaitement réussie, confirmant ainsi nos prévisions d'une récolte généreuse. L'été a été « normal », au sens où ne s'est manifesté aucun excès notable de chaleur, de fraîcheur, de pluie ou de sécheresse. A la fin du mois d'août, tout restait possible, y compris la perspective d'un grand millésime. Le mois de septembre, chaud et sec, a donc été décisif, comme il arrive si souvent à Bordeaux ; il a permis une maturation régulière et complète de tous les cépages. (Vendanges le 1er octobre)