Pour ce millésime comme pour les derniers millésimes chauds et secs, c’est l’acidité qui fut le paramètre analytique qui a déterminé le début des vendanges. Et c’est bien cette même acidité qui décroissait très rapidement du début à la mi-août. Aussi, grâce à la détermination et au professionnalisme de l’ensemble du personnel du domaine, nous avons pu être suffisamment réactifs et commencer aussitôt les vendanges…
Comme pour les baies de raisins rouges, les baies de sauvignon blanc étaient plus petites, ainsi que les grappes, peut-être une des conséquences des périodes de gelées printanières de 2021… aussi les rendements furent décevants. Toutefois, la qualité du millésime et sa relative homogénéité nous ont permis d’utiliser 50% des lots de blanc pour assembler le Pavillon Blanc. La précision aromatique est grande. Le toucher de bouche du Pavillon Blanc 2022 est délicat et équilibré.
Il faut bien avouer que chaque millésime apporte de nouvelles réponses, mais suscite surtout son lot de questions. Nous apprenons parfois, un peu, et nous nous demandons souvent, beaucoup. Sans pour autant tout comprendre, ce millésime nous rassure. Comment pouvions-nous imaginer des vins si équilibrés avant les vendanges avec de telles conditions climatiques ? (Avril 2023)
Margaux
Conditions Climatiques
La description des conditions climatiques commence de la même façon quasiment tous les ans depuis une petite dizaine d’années : 2022 a encore été l’année la plus chaude jamais enregistrée… à cela s’est ajouté un autre phénomène climatique : une grande sécheresse. Ces deux composantes ont façonné la récolte pour en faire un millésime extraordinaire !
Outre quelques gelées à la mi-janvier, l’hiver 2022 fut doux avec une pluviométrie relativement faible : seulement 150 mm de pluie. Sur le plan national, le printemps 2022 se classe au 3e rang des années les plus chaudes (13,2 °C) depuis 1900, et derrière 2011 et 2020. À Margaux, il en fut de même avec des épisodes de canicule record pour un mois de juin, durant lequel les 40°C furent dépassés. Au long du printemps, par chance, la pluie tomba de façon classique pour la région bordelaise avec 182 mm à Margaux. L’été arriva avec ses extrêmes : 3 vagues de chaleur longues et intenses ; le thermomètre indiqua là-encore plusieurs fois des températures supérieures à 40°C et qui dépassèrent également les 35°C pendant plus de 14 jours en juillet et en août. De surcroit, plus de 6 longues semaines se sont déroulées sans la moindre goutte de pluie. Les quelques 20 mm qu’il tomba fin août furent les bienvenus, mais ils favorisèrent plutôt le rafraîchissement de l’air qu’une réelle hydratation des couches superficielles du sol.
Dans ces conditions, la vigne débourra de façon relativement étalée selon les cépages et la diversité de nos terroirs : entre le 28 mars et le 13 avril. La floraison se déroula dans des conditions suffisamment bonnes pour n’observer aucune coulure ni millerandage sur nos parcelles. Elle eut lieu la semaine du 24 mai, annonçant déjà un millésime précoce.
Les conditions estivales ne firent que renforcer la précocité du millésime. Les vendanges de blanc eurent lieu extrêmement tôt, le 18 août.
Pour les vendanges de rouge, les températures de septembre furent normales et les conditions de vendange optimales… Elles s’étalèrent du 8 au 27 septembre. Les premières pluies d’automne commencèrent le dernier jour des vendanges…