Comme en 2006 et en 2007 l’été frais et humide a favorisé l’expression aromatique du sauvignon blanc ; mais le beau temps est arrivé trop tard pour permettre aux raisins d’atteindre la même concentration record, malgré un rendement toujours aussi faible (25hl/ha). Faut-il d’ailleurs s’en plaindre ? Les trois tries que nous avons réalisées dans chacune de nos parcelles ont un degré alcoolique moyen légèrement supérieur à 14, soit un bon degré de moins qu’en 2006 et bien sûr 2007. Enfin… Cette courte période de très beau temps n’a malgré tout pas permis à toutes nos parcelles d’amener leur raisin à une parfaite maturité. Les subtiles différences de terroir et d’âge des vignes s’expriment clairement, bien que le vignoble soit à première vue assez homogène. A première vue seulement, bien sûr… En tout cas nous avons pratiqué une sélection impitoyable, en ne retenant pour le Pavillon Blanc que 45% de la récolte ! 2008 sera donc le millésime le plus faible en quantité que nous ayons jamais produit. Mais à ce prix nous retrouvons un niveau de qualité proche des millésimes précédents. 2008 est moins puissant que 2007, mais plus frais, et peut-être plus équilibré. Il possède surtout une finesse, une subtilité et une complexité aromatique incomparables, qui témoignent de la parfaite maturité des raisins de sauvignon. C’est en général dans de telles conditions, justes et jamais excessives, que les grands terroirs expriment le mieux leur vraie personnalité. Il a probablement aujourd'hui atteint son apogée même s'il n'y a pas d'urgence à le boire. (Octobre 2018)
Margaux
Conditions Climatiques
Après un hiver assez sec, le printemps a été humide et frais ; très frais même au début du mois d'avril : il a fallu déclencher – avec succès ! – notre système d'aspersion antigel le 7 avril à Virefougasse, notre parcelle de sauvignon blanc. Le mois de mai a été particulièrement humide, ce qui a créé des conditions très favorables au développement du mildiou à une période de grande sensibilité de la vigne ; pour la deuxième année de suite il a donc fallu être très vigilant dans la protection phytosanitaire. Nous avons néanmoins poursuivi nos efforts en vue de trouver une solution alternative aux traitements chimiques ; c'était une occasion à ne pas manquer ... La floraison est intervenue au tout début du mois de juin, exactement à la date normale. Elle a été en partie perturbée par de fortes pluies qui sont sans doute responsables de la coulure et du millerandage observés dans certaines parcelles de merlot. Comme il y avait de toute façon une « sortie » plus faible- c'est-à-dire moins de grappes - que l'année dernière on pouvait d'ores et déjà s'attendre à une récolte moins importante. Tout l'été a ensuite été frais avec des températures inférieures d'environ deux degrés à la moyenne pour les mois de juillet, août et septembre. Mais juillet a été très sec (à peine 10 mm de pluie) alors qu'il a plu régulièrement en août et jusqu'au 15 septembre. La fraîcheur et l'humidité ont bien sûr ralenti la véraison et la maturation, et miné petit à petit notre optimisme ... Et puis – encore un miracle diront certains – le temps a complètement changé à partir de mi-septembre : il a commencé à faire beau et sec, et ce beau temps ne nous a pratiquement pas lâché jusqu'à la fin des vendanges un mois plus tard ! (Début des vendanges le 3 octobre)