Les vendanges du blanc se sont déroulées du 8 au 18 septembre. S'il fallait se dépêcher de ramasser certains raisins déjà très concentrés, il convenait aussi d'attendre que d’autres poursuivent leur maturation. Le très beau temps a permis d'atteindre ces deux objectifs en toute sérénité. 2009 est donc un très grand millésime de Pavillon Blanc, mais au prix d’une sélection draconienne : seulement 32% de la récolte ont été retenus dans l’assemblage final ! Les vignes les plus jeunes, les parcelles au sol léger ont en effet souffert de la sècheresse prolongée qui n’a profité qu'aux plus grands terroirs. Sans doute la succession récente de grands millésimes nous a-t-elle aussi rendus plus exigeants, et plus sévères.
Grâce à cette intransigeance le Pavillon Blanc 2009 est à la fois plus concentré que le 2008 et plus frais que le 2007. Il apporte la preuve que le sauvignon peut atteindre, dans un terroir privilégié, un parfait équilibre entre puissance et finesse, richesse et délicatesse. Il est délicieux à boire aujourd’hui et devrait le rester pendant quelques années. (Octobre 2018)
Margaux
Conditions Climatiques
Après un hiver froid et sec, le mois d'avril a été froid et pluvieux, de sorte que le débourrement a été relativement tardif, et la croissance des bourgeons plutôt lente. Mais à partir du 1er mai les températures se sont nettement élevées et stabilisées au-dessus de la moyenne, sans pour autant devenir excessives. La floraison a donc été rapide et complète, promesse d'une maturité très homogène. Dans le même temps commençait à s'installer une sècheresse dont nous ne soupçonnions alors ni l'ampleur, ni la durée. Très peu de millésimes – à part 2005 – ont en fait connu un tel phénomène : depuis le 10 juillet, il n'a pratiquement pas plu jusqu'à la fin des vendanges, le 14 octobre ! De telles conditions sont particulièrement favorables aux plus grands terroirs, qui sont capables d'assurer une alimentation en eau régulière de la vigne, ainsi qu'au cabernet sauvignon, moins sensible à la sècheresse que le merlot. En revanche les vignes, dans certains sols légers moins bien pourvus en argile, ont parfois eu du mal à amener leurs raisins à parfaite maturité. Si la sécheresse estivale s'est accompagnée de températures parfois très elevées dans la journée, les nuits sont restées fraîches. Cette amplitude diurne importante a favorisé l'accumulation des tanins et des anthocyanes dans les pellicules des raisins rouges, et préservé la fraicheur des arômes, en particulier ceux des sauvignons blancs. Tous les éléments se mettaient progressivement en place pour faire de 2009 un très grand millésime. (Début des vendanges le 24 septembre)