Les vendanges du rouge se sont poursuivies jusqu'au 14 octobre pour permettre aux raisins des parcelles les plus tardives de parfaire leur maturation. Malgré la persistance du beau temps, certains d'entre eux n'y sont pas parvenus, probablement en raison d'un stress hydrique trop important. Il a donc fallu écarter une proportion inaccoutumée de la récolte, de l'ordre de 23%. Peut-être quelques-uns de ces lots auraient-ils rejoint le deuxième vin dans un millésime habituel, mais le potentiel du 2009 était hors du commun. Le Pavillon Rouge ne représente donc que 41% de la récolte.
Cabernet sauvignon : 67% ; merlot : 29% ; petit verdot : 4% : ces proportions sont l'assurance d'un certain classicisme malgré une puissance tannique impressionnante, supérieure même à celle du Pavillon Rouge 2005. La part importante du cabernet a permis de garder un degré alcoolique modéré : à peine 13,4. Mais la vraie grandeur du 2009 est d'avoir donné à ces tanins si concentrés une douceur et une délicatesse étonnantes. Nous n'avions jamais connu un tel équilibre.Quand commencer à le boire? Question difficile à répondre tant ce vin est déjà charmeur et délicieux, mais son potentiel immense... (Octobre 2018)
Margaux
Conditions Climatiques
Après un hiver froid et sec, le mois d'avril a été froid et pluvieux, de sorte que le débourrement a été relativement tardif, et la croissance des bourgeons plutôt lente. Mais à partir du 1er mai les températures se sont nettement élevées et stabilisées au-dessus de la moyenne, sans pour autant devenir excessives. La floraison a donc été rapide et complète, promesse d'une maturité très homogène. Dans le même temps commençait à s'installer une sècheresse dont nous ne soupçonnions alors ni l'ampleur, ni la durée. Très peu de millésimes – à part 2005 – ont en fait connu un tel phénomène : depuis le 10 juillet, il n'a pratiquement pas plu jusqu'à la fin des vendanges, le 14 octobre ! De telles conditions sont particulièrement favorables aux plus grands terroirs, qui sont capables d'assurer une alimentation en eau régulière de la vigne, ainsi qu'au cabernet sauvignon, moins sensible à la sècheresse que le merlot. En revanche les vignes, dans certains sols légers moins bien pourvus en argile, ont parfois eu du mal à amener leurs raisins à parfaite maturité. Si la sécheresse estivale s'est accompagnée de températures parfois très elevées dans la journée, les nuits sont restées fraîches. Cette amplitude diurne importante a favorisé l'accumulation des tanins et des anthocyanes dans les pellicules des raisins rouges, et préservé la fraicheur des arômes, en particulier ceux des sauvignons blancs. Tous les éléments se mettaient progressivement en place pour faire de 2009 un très grand millésime. (Début des vendanges le 24 septembre)